En 2023, 2% des entrées en formation de demandeurs d’emploi concernent des métiers du Bâtiment et des Travaux Publics. Que nous enseignent les statistiques de France Travail sur la formation des demandeurs d’emploi aux métiers du BTP ?

Pour la 2ème année consécutive, le nombre de demandeurs d’emploi se formant aux métiers du BTP diminue (-9,4% en 2023 par rapport à 2022). Toutefois, il reste légèrement supérieur à l’année 2020 marquée par la crise sanitaire (COVID-19). Cette tendance, peu encourageante, reflète les grandes difficultés liées à la crise de la construction neuve.
Malgré cette conjoncture économique défavorable, qui sont les demandeurs d’emploi inscrits en formation BTP ? Quel est le taux d’insertion de ces demandeurs d’emploi 6 mois après leur formation ?
Portrait type du demandeur d’emploi en formation BTP en 2023
Ses caractéristiques :
- un homme à 86% (stable par rapport à 2022),
- inscrit à France Travail depuis moins d’un an (88% contre 85% l’année précédente),
- avec un niveau de formation initiale majoritairement de niveau infra Bac (52%) à l’entrée en formation (stable par rapport à N-1),
- résidant fréquemment en Hauts-de-France (18%) et en Île-de-France (12%),
- bénéficiant d’un financement local via son conseil régional (48% versus 44% en 2022).
- visant une certification (52% versus 53% l’année précédente).
Les 10 domaines de formation principaux (représentant 45% des demandeurs d’emploi) sont les suivants : dessin BTP, peinture bâtiment, restauration réhabilitation, maçonnerie, bâtiment second œuvre, maintenance bâtiment, chantier BTP, plaque plâtre, menuiserie et VRD.
En 2023, plusieurs évolutions sont notables dans ce Top 10 par rapport à 2022.
- Gain de 5 places au classement pour les formations en restauration réhabilitation (3ème rang en 2023 contre 8ème rang en 2022).
- Entrée au classement des formation en Voirie et Réseaux Divers (VRD).
- Sortie du classement des formations « risque amiante ».
Les entrées en formation par secteur de formation intermédiaire et zone géographique
En 2023, tous les grands domaines du BTP sont impactés par la baisse des entrées en formation des demandeurs d’emploi. En premier lieu, ce sont les entrées en formation dans le domaine de la conception et de l’organisation de chantiers qui ont la décroissance la plus marquée (-16% par rapport à 2022). Elles sont suivies par les formations dans les Travaux Publics (-10%) et le bâtiment 2nd œuvre (-9%). Le plus léger repli concerne les entrées en formation dans le domaine du bâtiment gros-œuvre (-1%).

En volume de demandeurs d’emploi formés aux métiers du BTP, le classement régional reste inchangé par rapport à 2022 : la région des Hauts-de-France est la première avec 4 310 demandeurs d’emploi, soit 1,5 fois plus que la région Ile-de-France qui est deuxième. La Nouvelle Aquitaine prend la dernière place du podium avec 2 760 demandeurs d’emploi formés.
Plus d’un tiers des demandeurs d’emploi formés au BTP en région Bourgogne-Franche-Comté le sont sur des activités de gros-œuvre en Bâtiment (36 %). Cette part est la plus importante parmi les autres régions de l’Hexagone. Pour les autres activités, arrivent en tête : la région Pays de la Loire pour les activités de 2nd œuvre (51%), l’Ile-de-France pour la conception et l’organisation des chantiers (42%) et la Corse pour les Travaux Publics (25%), suivie par la région des Hauts-de-France (18%).

Un financement majoritaire par les Conseils Régionaux
Près d’un financement sur deux provient des Conseils Régionaux (48% des cas contre 44% en 2022). Par ailleurs, un tiers des demandeurs d’emploi mobilise des dispositifs individuels mis en place par France Travail :
- l’Action de Formation Préalable au Recrutement – AFPR (11%)
- la Préparation Opérationnelle à l’Emploi Individuelle – POE I (4%)
- l’Aide Individuelle à la Formation – AIF (11%)
- l’Action de Formation Conventionnée – AFC (6%).
Le Compte Personnel de Formation est, quant à lui, utilisé par 6 % des demandeurs d’emploi. Enfin, 11% des DE qui se forment aux métiers du BTP le font par le biais d’une POE Collective. Ces données sont stables par rapport à 2022.
La formation, la clé d’entrée dans l’emploi
En 2023, le taux d’insertion à 6 mois des demandeurs d’emploi formés au BTP s’élève à 55,7 % et reste supérieur à la moyenne tous secteurs confondus (53,8%). Toutefois, ces taux sont plus faibles qu’en 2022 (respectivement 57% dans le BTP et 54,1% tous secteurs confondus). Par ailleurs, l’écart entre le taux d’insertion des demandeurs d’emploi formés au BTP et celui tous secteurs confondus diminue (1,9 point contre 2,9 points en 2022).
En conclusion
Les perspectives quant au nombre de demandeurs d’emploi formés aux métiers du BTP en 2024 sont peu encourageantes. En effet, le premier semestre enregistre 10 660 entrées en formation contre 12 020 entrées l’année précédente sur la même période (soit -11%).
Par ailleurs, les difficultés de recrutement dans le BTP se maintiennent à un niveau élevé : d’après l’enquête BMO 2024 de France Travail, 72,7% des recrutements sont jugés difficiles par les recruteurs du secteur de la Construction (contre 57,4% tous secteurs confondus).
Malgré les difficultés actuelles du secteur de la construction, le BTP est toujours à la recherche de nouveaux profils pour répondre à ses besoins en emplois et compétences. En effet, les demandeurs d’emploi ne peuvent à eux seuls satisfaire la demande des entreprises.
Par conséquent, ces dernières sont à la recherche d’autres opportunités, notamment en accueillant des personnes qui souhaitent se reconvertir vers les métiers du BTP. D’après notre étude sur les transitions professionnelles vers les métiers du BTP (2025), 1 entreprise sur 3 interrogées compte au moins un salarié issu d’une transition professionnelle. Parmi elles, 90% sont satisfaites de ces salariés.
Précisions méthodologiques :
Les chiffres mis à disposition par France Travail sont arrondis à la dizaine.
En mars 2025, les données disponibles couvrent une période allant de janvier 2015 à juin 2024.
Les données sont présentées par « secteur de formation ». Les données présentées ici sont basées sur le secteur « génie civil, construction, bois » (le secteur « électricité – électronique » est exclu du périmètre).
Source : France Travail.